Cinéma 15 mar 2019

Olivier Nakache et Eric Toledano, duo récompensé par le Prix Henri-Jeanson

Les deux réalisateurs et scénaristes ont reçu leur prix des mains de Sophie Deschamps le 14 mars dernier.

Ce prix leur a été décerné à tous les deux dans les salons de la SACD, en présence des membres du conseil d’administration de la SACD, de Pascal Rogard, directeur général, et de nombreuses personnalités du monde de la culture.

Après Robert Guédiguian et Jean-Louis Milési (1997), Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (1999), ce dernier étant présent dans leur dernier film Le Sens de la fête, Dominik Moll et Gilles Marchand (2000), et Benoît Delépine et Gustave Kervern (2010), c’est la 5e fois en 31 ans que cette récompense est attribuée à un duo d’écriture. Elle rend hommage à leur talent précieux d’écriture qui perpétue par son insolence et son humour la mémoire d’un des plus célèbres dialoguistes du cinéma français, Henri Jeanson.

Lire le discours de Sophie Deschamps prononcé lors de la remise du Prix

Olivier Nakache et Éric Toledano

Éric Toledano grandit à Versailles et Olivier Nakache à Puteaux, tous deux issus de de la classe moyenne. Ils développent très tôt dans leur enfance une passion pour le cinéma grâce aux cinémas de quartier et au début des magnétoscopes. Woody Allen, Blake Edwards, Claude Sautet, Yves Robert, le Splendid et les Nuls, tout comme les comédies italiennes bercent leur adolescence au gré des nombreuses colonies de vacances et travaux associatifs qu’ils exercent de pensionnaires à animateurs. Cette expérience tient une place particulière dans leur carrière, elle leur a permis de se rencontrer en 1995 et de concevoir leur premier grand succès en 2006 avec Nos jours heureux. Si Éric Toledano a eu une première expérience en tant qu’assistant de Diane Kurys en 1993 sur le film À la folie, c’est avec Olivier Nakache que débute son histoire de cinéma, d’abord dans le court métrage : Le Jour et la Nuit en 1995, puis Les Petits Souliers en 1999, prix du public au Festival de Clermont-Ferrand qui a révélé une nouvelle générations de comédiens humoristes, mais surtout a dégagé le grand axe de leur cinéma, une alliance entre social et comédie influencée par les comédies anglaises conjuguée à leur écriture tout en finesse de dialogues et de situations.

En 2002, la rencontre avec Omar Sy sera décisive. Leur collaboration sur des films tels que Nos jours heureux, et Tellement proches en 2009, puis l’énorme succès d’Intouchables en 2011 en France et à l’international et Samba en 2014 leur apportera la reconnaissance publique. Le Sens de la fête en 2017, film choral mêlant humour et social, démontre une nouvelle fois leur sensibilité aux thèmes qui font débat. Leur œuvre aborde ainsi sur le mode de la comédie le handicap, le burn-out, les sans-papiers, les petits patrons en difficulté. D’ailleurs, leur prochain film en cours de tournage intitulé pour le moment Hors normes, réunira dans une comédie Vincent Cassel et Reda Kateb, en éducateurs d’enfants et adolescents autistes.

Henri Jeanson 

Journaliste, critique, pamphlétaire, scénariste, dialoguiste, auteur de théâtre, pacifiste et anarchiste, Henri Jeanson se bâtit dès les années 20 une réputation de polémiste insolent et subversif. Il est l’auteur des dialogues de 80 films dont Pépé le Moko, Entrée des artistes, Fanfan la Tulipe, La Vache et le prisonnier, et bien sûr Hôtel du Nord. Ce Prix a été initié par Claude Marcy, son épouse.

Les précédents Lauréats du Prix Henri-Jeanson :

Valérie Lemercier (2017), Pierre Salvadori (2016), Xavier Giannoli (2015), Pierre Jolivet (2014), Albert Dupontel (2013), Jean-François Halin (2012), Pierre Schoeller(2011), Benoît Delépine et Gustave Kervern (2010), Radu Mihaileanu (2009), Cédric Klapisch (2008), Marjane Satrapi (2007), Rachid Bouchareb (2006), Francis Veber (2005), Jean-Loup Dabadie (2004), Denys Arcand (2003), Michel Blanc (2002), Bertrand Blier (2001), Dominik Moll et Gilles Marchand (2000), Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (1999), Pascal Bonitzer (1998), Robert Guédiguian et Jean-Louis Milési (1997).