Yacine Benyacoub lauréat du Prix SACD de la dramaturgie francophone 2025
A l'occasion du festival Les Zébrures d’automne à Limoges, le texte La Décennie noire de Yacine Benyacoub (Algérie-France) a reçu le Prix SACD de la dramaturgie francophone 2025.Les Zébrures d’automne : Les Francophonies - Des écritures à la scène
Société des autrices et auteurs dans leur grande diversité, la SACD est un partenaire fidèle des Francophonies - Des écritures à la scène à Limoges, où elle défend avec ardeur la représentation de toutes les écritures francophones dans le spectacle vivant. Durant le festival les Zébrures d’automne qui se tient à Limoges du 24 septembre au 4 octobre 2025, la SACD célèbre la vitalité des écritures francophones venues du monde entier en remettant son Prix de la Dramaturgie Francophone. Elle réaffirme une nouvelle fois, son soutien sans faille à la défense de la culture et de la diversité et accompagne également le prix RFI Théâtre dont elle est la partenaire depuis 2014.
Prix SACD de la dramaturgie francophone 2025
Le jury, composé de Brigitte Buc, autrice de théâtre et présidente du Conseil d’administration de la SACD, Panchika Velez, vice-présidente théâtre (metteuse en scène), ainsi que des administratrice et administrateur théâtre Nicole Sigal et François Rollin, s’est réuni le 11 septembre dernier. Attribué à une œuvre d’expression française parmi une sélection de textes proposée par la Maison des autrices et auteurs de Limoges, le prix SACD de la Dramaturgie Francophone 2025 est décerné à Yacine Benyacoub (Algérie-France) pour La Décennie noire : « un texte à la fois très courageux et passionnant, dont la construction imparable tient en haleine le lecteur, à la manière d’un polar où l'on apprend beaucoup, toutefois sans didactisme, sur cette période terrible et trouble de l'histoire de l'Algérie. Dans cette tragédie implacable mais sans pathos, l’humour est toujours présent. »
- La Décennie noire de Yacine Benyacoub (Algérie-France)
Alger, 2005.
Le gouvernement Algérien commande à un metteur en scène une œuvre faisant l’apologie de la « Charte pour la Paix et la Réconciliation », la loi censée mettre fin à la guerre civile en amnistiant les islamistes armés qui renonçaient à la violence. Pourtant, à une époque où les artistes étaient toujours des cibles non seulement pour les terroristes islamistes, mais également pour les généraux corrompus, le metteur en scène et sa troupe refusent de se soumettre à cette propagande et décident de mettre en scène leur vie sur le plateau, exposant leurs vérités sur les années 90, période marquée par la terreur, l’obscurantisme et la dictature. La pièce est une mise en abîme qui joue sur les rapports entre Lyes, le metteur en scène, sa propre vie et celle qu’il met en scène, entre le passé et le présent, le théâtre et la réalité.
Yacine Benyacoub est un metteur en scène, comédien et auteur franco-algérien, né à Bab El Oued à Alger. En 2001, il fait par hasard une rencontre qui changera sa vie, celle du metteur en scène Laïd Kabouche qui lui propose de l’assister à la mise en scène sur Les Bonnes de Jean Genet, jouée au Théâtre National d’Annaba. Durant une dizaine d’années, il joue, écrit des adaptations et met en scène, se formant sur le terrain au contact des nombreux artistes avec qui il collabore. Il se produit dans la majorité des Théâtres Nationaux d’Algérie et devient pensionnaire du Théâtre National de Guelma. En 2012, il quitte l’Algérie et s’installe à Paris, puis fonde la Compagnie ALTER NATIF.
À travers son travail, il explore les thèmes de la survie, celle de l’individu, par-delà les frontières ou les époques. En 2023, il écrit La Décennie noire, sa pièce la plus intime et personnelle, dont le texte est "lauréat international" du comité de lecture « Quartier des Autrices et des Auteurs QD2A-TQI » pour la saison 2024-2025. La pièce sera publiée aux éditions Passage(s) en octobre 2025.
Les précédents lauréats du Prix SACD de la Dramaturgie francophone
Ce prix a été décerné en 2024 à Phannuella Tommy Lincifort (Haïti) pour On ne part pas en guerre avec une vie qui danse ! et à Valentine Sergo (France – Suisse) pour Tatrïz - en 2023 à Pamela Ghislain (Belgique) pour Lune - en 2022 à Emmelyne Octavie (Guyane) pour À contre-courant, nos larmes - en 2021 à Pascale Renaud-Hébert (Québec / Canada) pour Hope Town - en 2020 à Andrise Pierre (Haïti) pour Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus ! - en 2019 à Suzie Bastien (Québec / Canada ) pour Sucrés Seize (huit filles) - en 2018 à Martin Bellemare (Québec / Canada ) pour Maître Karim la perdrix - en 2017 à Sufo Sufo (Cameroun) pour Debout Un Pied – en 2016 à Céline Delbecq (Belgique) pour L’enfant sauvage et à Edouard Elvis Bvouma (Cameroun) pour À la guerre comme à la Gameboy - en 2015 à Jonathan Bernier (Québec/Canada) pour Danserault – en 2014 à Pedro Kadivar (Iran/Allemagne) pour Pays – en 2013 à Antoinette Rychner (Suisse) pour Intimite Data Storage – en 2012 à Larry Tremblay (Québec/Canada) pour Cantate de guerre – en 2011 à Michel-Marc Bouchard (Québec/Canada) pour Tom à la ferme – en 2010 à Evelyne de la Chenelière (Québec/Canada) pour Les Pieds des anges – en 2009 à Jean-René Lemoine (Haïti) pour Erzuli Dahomey – en 2008 à Gerty Dambury (France) pour Trames – en 2007 à Khaldoun Imam (Syrie - Québec/Canada) pour Les Voix et les échos- en 2006 à Patric Saucier (Québec/Canada) pour Deux semaines après l’éternité – en 2005 à Jean-Pierre Cannet (France) pour Little boy, la passion et Marcel Zang (Cameroun) pour L’Exilé – en 2004 à Gustave Akakpo (Togo) pour La Mère trop tôt, et Suzie Bastien (Québec/Canada) pour Lukalila - en 2003 à Jalila Baccar (Tunisie ) pour Araberlin - en 2002 à Eric Durnez (Belgique) pour Bamako (Mélodrame Subsaharien) - en 2001 à Ahmed Ghazali (Maroc-Québec/Canada) pour Le Mouton et la Baleine et Marc Israël-Le Pelletier (France-Québec/Canada) pour Sarah et Lorraine.
La SACD est la plus ancienne société d’auteurs au monde, fondée en 1777 par Beaumarchais, elle appartient aux auteurs et autrices qui en sont membres. Elle représente plus de 60 000 autrices et auteurs du spectacle vivant, de l’audiovisuel, de la création numérique, de la radio et du podcast. Elle gère et défend collectivement leurs droits, met à leur disposition de nombreux services, leur offre des espaces de travail, les conseille dans leur accès à leurs droits sociaux ou les questions liées à leur statut d’auteur... Elle soutient par ailleurs, grâce au dispositif de « rémunération pour copie privée », la création contemporaine et la diffusion des œuvres.
Contact presse SACD
Chloé Rayneau – 06 85 12 29 59 – chloe.rayneau@sacd.fr