Cannes 19 mai 2014

M6 : Une offre de cinéma tournée vers l’animation, les films familiaux et les nouveaux talents

Philippe Bony, le directeur du cinéma du groupe M6 était l'invité de Pascal Rogard, le directeur général de la SACD, le 18 mai pour une rencontre au Pavillon des Auteurs à Cannes.

Comme les autres chaînes privées gratuites, M6 doit investir 3,2% de son chiffre d’affaires dans le financement du cinéma français et européen. Cette obligation vaut également pour les autres chaînes du groupe, W9 et 6Ter, même si elles bénéficient d’une montée en charge, tant pour le préfinancement que pour le volume d’investissement.

Chaque année, M6 reçoit environ 250 scénarios autour de projets portés par des producteurs,  avec un plan de financement et un casting. Finalement, M6 investit dans 10 à 12 films.

La ligne éditoriale de M6 s’inscrit dans 3 orientations :

  • les grands films familiaux : M6 a ainsi récemment investi dans Belle et Sébastien, Les vacances du Petit Nicolas...
  • le cinéma d’animation : M6 est la première chaîne partenaire du cinéma d’animation
  • la découverte des nouveaux talents, réalisateurs et acteurs. M6 a par exemple fait le choix d’accompagner dans leurs débuts Michel Hazanavicius, Jean Dujardin, Kev Adams…

 

En matière de fiction, M6 souligne qu’elle est le second diffuseur de fiction française en volume avec une particularité : miser sur la fiction humour et comédie. Grâce au succès rencontré par cette politique, M6 a pu installer dans la durée des séries maintenant bien identifiées : Caméra Café, Kaamelott, Soda, Scènes de ménage qui en est aujourd’hui à 3500 épisodes.

M6 n’a pas souhaité développer la fiction plus traditionnelle afin de se différencier de la programmation des autres chaînes et pour s’inscrire sur un créneau spécifique pour en être le leader. Cependant, avec des coproductions internationales comme Le Transporteur, M6 a prévu de revenir sur la fiction en première partie de soirée, secteur qu’elle avait progressivement abandonné. Pascal Rogard rappelait à cet égard que l’an dernier, seules 6 fictions françaises ont été programmées en première partie de soirée.

M6, c’est aussi une activité de distribution et une offre numérique. Via sa filiale SND, M6 a développé un pôle distribution en acquérant notamment des droits à l’étranger. M6 souhaiterait s’investir davantage dans la production et la distribution cinématographique française mais estime être limitée par la réglementation sur l’indépendance. Pour autant, aujourd’hui, l’activité de SND lui permet d’être positionné dans le top 10 des distributeurs salles en France.

Concernant la télévision de rattrapage, l’offre 6Play a été développée très tôt mais ne permet pas de visionner des films, la réglementation ne le permettant pas. Investissant dans environ 10 films par an, la constitution d’une offre de cinéma en rattrapage n’est pas un axe prioritaire de développement de la politique numérique de M6.

M6 déplore un climat publicitaire qui s’est dégradé ces dernières années. Si une reprise est espérée en 2015, le marché publicitaire a perdu 400 millions depuis 4 ans. Les premiers impactés par cette chute sont en particulier les chaînes du câble et du satellite, qui risquent en plus d’être fragilisées par l’arrivée d’acteurs de vidéo à la demande, comme Netflix. Pour mieux résister, M6 continue de réclamer l’ouverture des secteurs encore interdits de publicité. En particulier, M6 regrette qu’il soit impossible de diffuser de la publicité pour le cinéma à la télévision alors même qu’il n’y a aucune limite sur Internet. De fait, c’est un avantage pour Google et les géants du Net.

Répondant à une question posée sur la vente du catalogue de films détenus par SND à Netflix, la position est de regarder attentivement les propositions qui lui sont faites. Mais, aujourd’hui, les prix proposés sont encore trop faibles.