Théâtre 17 avr 2018

Censure de la pièce de Romeo Castellucci : la SACD demande le respect de la liberté de création

Réaction de la SACD après la décision de la préfecture de la Sarthe à l'encontre de la pièce "Sur le concept du visage du fils de Dieu".

La SACD apporte tout son soutien à Romeo Castellucci dont la scène finale de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu a été amputée  les 10 et 11 avril dernier au Mans à la suite d’un arrêté de la préfecture de la Sarthe.

Alors qu’en 2016, la France a gravé dans le marbre de la loi la liberté de création et son nécessaire respect, le représentant de l’État dans la Sarthe a gravement méconnu ce principe et s’est livré à un acte de censure au nom du prétexte fallacieux de la  protection des mineurs et de la jeunesse.

Cette décision est grave : non seulement, elle méconnait l’important travail de pédagogie théâtrale réalisé par le metteur en scène avec les enfants jouant dans le spectacle. Mais, elle renoue avec un passé peu glorieux dans lequel la liberté de création s’arrêtait là où commençaient le blasphème et la morale religieuse.

L’honneur de la République, c’est de garantir le respect de la loi et de protéger la liberté des artistes et des créateurs.

La SACD a pris acte de la prise de position rapide de Françoise Nyssen, ministre de la Culture, et de Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, appelant au respect de la liberté de création.

Elle demande désormais au gouvernement de rappeler officiellement aux plus hauts représentants de l’État dans les territoires leurs responsabilités à l’égard de la création artistique : ils doivent être les gardiens de sa liberté et de son indépendance pour éviter de tels actes de censure qui bafouent les valeurs de notre pays.