Animation 12 juin 2019

Précarité et incertitudes des scénaristes de l’animation télévisée française

Présentation à Annecy de l’étude sur les conditions de travail de cette profession, commandée à Sciences Po et au CRNS par la SACD.

Quels sont les visages du scénariste travaillant dans le secteur de l'animation télévisée française et dans quelles conditions exerce-t-il sa profession ? Ce sont les questions auxquelles a dû répondre Maxime Besenval, chargé de recherche au Centre de Sociologie des Organisations de Sciences Po et au CNRS et auteur de l'étude commandée par la SACD présentée à Annecy le 12 juin dernier. De l'enquête de terrain menée de novembre 2018 à avril 2019 auprès de plusieurs centaines de scénaristes et de son analyse, il ressort que la profession est confrontée à une restructuration de son marché de l'emploi et des conditions de travail (notamment l'augmentation du nombre de scénaristes par projet et la baisse du nombre d'épisodes confiés à chacun d'entre eux) qui se traduit par une précarité, une incertitude et des écarts de rémunération croissants. 

La profession de scénariste de série d'animation est socialement homogène, principalement masculine, plus âgée en moyenne que la population active française et très diplômée. En son sein, les disparités sont néanmoins importantes dans l'accès au travail, les contrats ayant tendance à se concentrer sur un petit nombre d'auteurs. Pour les autres, l'insertion est difficile, le recrutement reste structuré par les relations interpersonnelles, les engagements sont de plus en plus éphémères et le travail non-rémunéré croissant, poussant nombre de scénaristes à cumuler d'autres activités.

Une radiographie très complète dont il ressort par-dessus tout une sous-valorisation du métier et de l’expérience de ces auteurs spécialisés, qui peinent à faire reconnaître la véritable valeur de leur travail.

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