Cinéma 25 mar 2021

Disparition de Bertrand Tavernier

Le cinéaste Bertrand Tavernier nous a quittés. Nous publierons dans cette page une série d'hommages que lui adressent plusieurs autrices et auteurs qui l'ont côtoyé au sein du Conseil d'administration de la SACD et ailleurs.

Hommage de Laurent Heynemann

En premier lieu une immense pensée pour Sarah, Tif et Nils.

L’habitude et la bienséance imposent à l’auteur d’une nécrologie de ne pas parler de soi, mais surtout du défunt.

Mais pour cette douloureuse occasion, il faut que le lecteur sache ce que Bertrand Tavernier, dont j’ai été l’assistant, représentait pour moi.

Il a brisé ma timidité en me donnant confiance, il m’a poussé à combattre les embuches, à affronter les réponses négatives, à brûler les étapes, à convaincre les tièdes, à tourner le dos aux ennemis et à dégotter les défenseurs.

Bref, il a fait de moi un metteur en scène.

Depuis 1973, cet ami, cinéaste et historien du cinéma, n’a eu de cesse de provoquer mon imagination, guider ma curiosité, secouer mes certitudes culturelles, affiner mes points de vue. Il m’a fait lire des livres, m’a accompagné dans l’écriture des scénarios, m’a conseillé au montage et m’a influencé sur le choix de mes comédiens. Et il a réhabilité tant d’auteurs oubliés ou délaissés.

Je ne peux faire l’addition des auteurs qu’il m’a fait connaitre, des pièces de théâtre, des spectacles, des films et des événements qu’il m’a fait découvrir. Des lieux aussi car, comme il ne conduisait pas, j’ai souvent été avec ravissement et gourmandise son chauffeur dans d’improbables banlieues pour y découvrir des troupes, repérer des acteurs ou rencontrer des metteurs en scène.

Ainsi se clôt la notule personnelle.

Et comme nous sommes sur le site de la SACD, je laisse à beaucoup d’autres le soin d’évoquer et d’analyser son œuvre pour vous raconter le militant du droit d’auteur que j’ai fréquenté durant toutes ces années.

L’irruption de Bertrand Tavernier dans les luttes collectives pour la défense du Cinéma Français est directement liée à son discernement, son analyse faite d’instinct et d’intelligence de la situation économique du cinéma. Bertrand n’était pas un idéologue. Il était un réactif. Et comme il comprenait les rapports de force avec une lucidité foudroyante, il explosait de conviction, fonçait pour changer les choses. Son esprit de combat était comme une opération coup de poing en continu.

C’est parce qu’il avait compris l’importance montante des multiplexes dans les années 70, le rôle des salles dans le financement des films, la présence dans ces financements des chaînes de télé et leur influence grandissante et qu’il avait assimilé une parfaite connaissance du système de production, qu’il est devenu un personnage incontournable de ce que l’on appelle les luttes pour le Cinéma Français.

Il a assumé des responsabilités dans les organisations du cinéma : il a été Président de la Société des Réalisateurs de Films, membre fondateur de l’ARP et régulièrement élu au conseil d’administration de la SACD dont il a toujours décliné la présidence. Dans la lutte sur le GATT, contre l’idéologie dominante à l’OMC, sur l’invention du concept d’« exception culturelle » sur la diversité culturelle, sur les coupures publicitaires, sur la colorisation des films il a été de tous les combats, et toujours dans le souci du bien commun, sans l’once d’un corporatisme, sans épargner son enthousiasme, sans économiser son énergie, ni sa drôlerie. Il a renvoyé sa médaille de chevalier des Arts et Lettres tant il était en désaccord avec la politique gouvernementale de complaisance et de soutien à la télévision berlusconienne.

Je pense que d’autres que moi vous parleront de l’extraordinaire aventure qu’a été l’Institut Lumière, l’infatigable énergie qu’il a déployée pour bâtir ce lieu unique de mémoire du cinéma, de relation avec le public, et d’engouement populaire.

Il n’a jamais failli lorsqu’on lui demandait de donner de sa personne à Bruxelles ou à Strasbourg. Nous tous qui avons passé du temps dans ces bagarres, nous l’avons vu, souvent avec humour, participer à ces luttes sans désir de se mettre en avant, mais en sachant que sa notoriété, son carnet d’adresse et sa réputation internationale profitait à la cause que nous défendions. Pendant ce temps, il a écrit une dizaine de livres, réalisé une dizaine de documentaires, et réalisé vingt-deux long-métrages… et ceci n’est pas une autre histoire… C’est mélangé.

Bertrand se mettait souvent en colère. Mais outre le fait qu’il s’agissait d’un trait de son caractère, il ne considérait pas cette colère comme un droit. C’était pour lui un devoir.

Bertrand Tavernier, le devoir de colère.

Laurent Heynemann

 

Illustration : Hommage de Stéphane Piera, ancien membre du conseil d'administration de la SACD.  

Hommage de Sophie Deschamps

Bertrand Tavernier était un affamé. De cinéma d’abord, pas un jour ne passait sans qu’il dévorât des films. Jamais il n’en oubliait une image, ni les noms de celles et ceux qui y avaient travaillé. Que ce soient les scénaristes, les compositeurs, les monteurs, les scriptes, les machinos, les électros, les ingénieurs du son, il n’oubliait personne et savait rendre hommage à chacun et à chacune. L’écouter était comme participer à son plaisir gourmand. Il racontait mille anecdotes et riait comme on met des points de suspension. Cette curiosité insatiable, il l’avait aussi pour le théâtre, pour la radio, pour la littérature. Il défendait inlassablement la culture, les artistes, la préservation du patrimoine, l’enseignement, la transmission. Curieux et militant, il défendait aussi bien les arts que la planète. Il se préoccupait avec autant d’énergie de la conservation des films que de la survie des abeilles. Il nous envoyait des mails à chacun de ses enthousiasmes nous suggérant des films, des livres, des disques, des séries…  Où trouvait-il le temps de tout voir, tout lire, tout écouter ? Lors des conseils d’administration de la SACD, notre régal, après trois heures de réunion, était ce quart d’heure où il nous communiquait ses dernières découvertes. J’aimerais l’imaginer au dessus de nos têtes dans une inépuisable et éternelle conversation avec Jean-Claude Carrière. Mais le rêve ne console pas de l’absence.

Adieu Bertrand et du fond du cœur merci.

Sophie Deschamps

Hommage de Jacques Fansten

Comment dire ? Il y avait quelque chose d'impressionnant, parfois même d'intimidant, à côtoyer Bertrand Tavernier.

Bien sûr, il y a l'œuvre, considérable et si diverse. Beaucoup en parleront, et surtout nous prendrons le temps de revoir ses films, avec la curiosité goulue qu'il avait à revoir ceux des autres nous referons à notre tour notre "Voyage à travers le cinéma de Bertrand".

Mais aujourd'hui, c'est l'homme, le compagnon, qui nous manque. Cette personnalité à la présence si forte, sa curiosité, sa passion et sa générosité.

Je l'ai connu, comme beaucoup d'entre nous, au gré de combats communs, auxquels il était si fidèle, ceux du cinéma et de la culture,  de l'exception culturelle. Je me souviens de ces voyages de cinéastes à Bruxelles ou à Strasbourg où il se délectait des affrontements à venir. C'était, tout le monde le sait, un homme souvent révolté, mais il avait la révolte gourmande.

Plus personnellement, je l'ai mieux connu au conseil d'administration de la SACD, où j'ai l'impression qu'il a toujours siégé, tant ses prises de positions, ses défenses du droit d'auteur et des auteurs, ont marqué notre société. Tant nous avions le sentiment qu'il nous était indispensable.

Quel bonheur, parfois aussi quelle leçon! Il avait une façon inimitable de prendre la parole, souvent au bout d'une discussion interminable qu'il avait soigneusement écoutée, pour y mettre un terme avec sa sorte de sagesse véhémente. Il synthétisait, contextualisait, il comparait avec un spectacle, un film ou un livre, il donnait le sentiment d'avoir tout dit et on pouvait passer à autre chose. Même si on n'était pas d'accord avec lui, il était quasi impossible de penser qu'il avait tort.

Comment ne pas avoir été marqué par son charisme généreux et attentif, sa culture incroyable, sa clairvoyance, mais aussi par sa voix tonitruante, ses emballements et ses rages ? Je me souviens de la peur salutaire et si précieuse qu'il inspirait à nos interlocuteurs, politiques ou décideurs : nous savions, et c'était assez jubilatoire, que, si Bertrand était là, il y a des réponses qu'ils n'oseraient pas nous faire, de peur qu'il aille s'en indigner publiquement. Mais aussi de la fierté de nombre d'entre eux de se  retrouver face à lui et de l'écouter raconter le cinéma, le jazz, le théâtre ou la chanson. Quand il se préparait un rendez-vous un tant soit peu difficile, j'entendais toujours dire "il faudrait que Bertrand soit là".

Je me souviens comment, au terme de ces longues réunions à la SACD, quand il ne restait plus que les "questions diverses", tous les regards se tournaient goulument vers lui. Nous savions qu'il allait parler, avec son enthousiasme épatant et contagieux, de ce qu'il venait de voir, d'entendre ou de lire et qu'il nous ordonnait de découvrir d'urgence.

Je me souviens du drôle de ballet pour se retrouver à sa table, au déjeuner qui suivait nos réunions. Car les gagnants de ce petit jeu allaient se régaler de ses anecdotes éclairantes qui, toujours, au delà du plaisir, racontaient quelque chose du génie, de l'astuce, des douleurs ou des épreuves des cinéastes.

Je me souviens de ces DVD qu'il me refilait en douce, parce qu'il n'en avait qu'un, en glissant "je crois que ça devrait te plaire, c'est for-mi-dable!" Formidable c'est, je crois, le mot que je lui ai entendu prononcer le plus souvent.

Nous avons tous été stupéfaits par sa curiosité, son ouverture et son bonheur de transmettre.

Comment faisait-il ? Il avait tout lu, tout vu, et il en parlait avec encore plus de gourmandise que de sa cuisine lyonnaise. Je me souviens de ces mails innombrables qu'il envoyait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour signaler un livre, un article, une émission de radio, ou simplement partager une réflexion. Il ne dormait jamais ?

Il était toujours en colère, face au monde, face aux mesquineries ou aux injustices, face aux compromissions des politiques ou à la médiocrité des diffuseurs, face à tout un tas de choses et, cela aussi, il voulait le partager. Certains combats étaient devenus les siens, comme celui contre "la double peine des sans papiers et je me souviens de sa fierté quand il l'avait gagné, avant de passer aussitôt à autre chose. Plusieurs fois par semaine, il faisait suivre des pétitions sur toutes sortes de sujets, accompagnées d'une phrase : "J'ai signé. Et toi ?"

Et puis, bien sûr, il reste l'écho de son rire. Un rire grave et fort, un peu trainant, un rire étonné,  comme s'il était épaté que ce qu'il raconte puisse être amusant, ou comme s'il n'en revenait pas que le monde soit aussi cocasse.

Franchement, quelle chance de l'avoir côtoyé.

Jacques Fansten

Hommage de Marie-Castille Mention-Schaar

L’enthousiasme, la passion, la bienveillance, le soutien, la curiosité, l’amour, le grand amour du cinéma. Pendant deux ans j’ai eu la chance d’administrer à ses côtés. J’étais si intimidée au début et si fière. Et Bertrand de me mettre immédiatement à l’aise. Et de partager jusqu’au bout, même quand il était fatigué, même quand il souffrait parfois, son irréductible combat pour les auteurs , pour les créateurs.

Pour tous les créateurs.

Qu’il n’aime, qu’il n’aime pas, il avait le plus grand respect pour la création. Et tout ce qu’elle implique de ténacité, de courage, d’obstacles à surmonter. Il en avait franchi tellement, des obstacles. Que ces deux ans sont passés vite. Trop vite.

Il me reste sa liste de tous les films qu’il voulait que je regarde. Ceux qu’il connaissait par cœur. Ceux qu’il venait de découvrir. Il me reste des émissions, des podcasts, qu’il me recommandait d’écouter. Il me reste ses films et l'inestimable bonheur d’avoir pu lui dire combien certains avaient marqué ma vie...

Marie-Castille Mention-Schaar, réalisatrice, vice-présidente cinéma de la SACD

Hommage de Gérard Krawczyk

L’amour du cinéma, de tous les cinémas,

La passion de la connaissance et de sa transmission, du partage,

Combattant inlassable des injustices, 

Immense cinéaste à l’intelligence et l’humour acérés,

Un homme formidable, une belle personne, un ”mensh” vient de nous quitter,

Bertrand, c’est peu dire que tu vas nous manquer,

Tristesse infinie,

Amitié,

Respect et admiration,

Bien à toi,

Gérard Krawczyk

Hommage de Dominique Sampiero

Floursies. Samedi 27 Mars 2021. Bonjour Bertrand, comment vas-tu ? Je pensais t’écrire cette lettre pour t’envoyer un disque de jazz dont le titre va te faire sourire, « J’attends ton retour sur des braises…», quand j’ai appris la nouvelle de ton départ.

Tu as plié bagage, sûrement pas brusquement. Mais, j’imagine, comme après tout ce que tu faisais… Pas avant d’avoir pesé le pour et le contre et peut-être longtemps hésité… Tu as du affronter le silence comme mot de la fin de ton dernier soupir. Et comme tout ce que tu écrivais. Avec cette acuité, ce sens du poids des mots, qui faisait de toi un homme engagé corps et âme dans ce qu’il vivait. Tu es pour moi l’exemple d’un homme droit, d’une intégrité radicale.

Étrange coïncidence qui me met brusquement en face de ton absence, toi qui m’impressionnait tant, alors que tu faisais tant d’efforts pour me mettre à l’aise. Pour mettre à l’aise les gens qui t’approchaient, les admirateurs, les passionnés comme toi du cinoche, les enfants, les acteurs que tu prenais parfois quasiment dans tes bras pour leur murmurer une remarque. Justement, est-ce qu’on parlera de ta pudeur, de ta douceur. Est-ce que l’on saura voir l’extrême sensibilité qui te faisait baisser la tête comme pour pleurer au-dedans de toi ?

Je ne sais pas si la grande famille du cinéma existe. Mais tu m’as accueilli dans « ta famille » et j’ai été bouleversé par ça. Le jour de mon mariage où tu as fait venir la fanfare de « Ça commence aujourd’hui » pour nous accompagner à la petite mairie de Salesches, reste gravé dans mon cœur.

Les hommages vont déferler. Les crachats aussi. Je me souviens quand tu t’emportais contre un journal qui avait fait un sale portrait d’un réalisateur que tu aimais. Et comment tu montais au créneau. Je ne pourrais pas te défendre Bertrand, je n’ai pas le poids ni la culture pour ça. Mais beaucoup de tes films ont changé ma vie. Mon regard sur la vie surtout. J’ai revu en boucle L’horloger de Saint Paul des dizaines de fois, en essayant de saisir la magie de ton écriture à travers ta façon de confronter les personnages. Ce film portait en germe tout ton cinéma à venir. Non ?

Coup de torchon est un joyau de poésie brute. L 627 et tes films si proches de nos douleurs, de nos combats… Tu as pris par la main nos peurs, nos douleurs… Il y en a tant d’empathie et de présence dans ta filmographie… J’ai vu les yeux des spectateurs pleurer sur tes histoires car simplement ils se retrouvaient. Enfin, on parlait d’eux, de nous. On se voyait beau dans les yeux de ta caméra Bertrand, tu comprends ça ? Tu nous rendais de la beauté, de la dignité, en nous racontant comment tu nous voyais.

J’ai vu naître dans ton esprit au cours d’un petit déjeuner à Sainte Maxime, l’idée d’un festival où il serait question de remettre au goût du jour de vieux films. Je dois te l’avouer, j’en ai un peu honte aujourd’hui, je n’y ai pas cru. Tu avais un million d’idées à la seconde. Dans ton cerveau, l’univers est constamment en expansion à la vitesse de 70 kilomètres seconde… Et ce festival est devenu l’éblouissant festival Lumière. Merci pour cette sublime intuition.

Pardon de te dire ça mais ce n’était pas toujours facile de vivre à tes côtés. Tout allait trop vite. On se sentait minuscule. On essayait de se hisser sur la pointe de pieds. Oui, on essayait de t’éblouir. Voilà, c’est ça, tu nous obligeais à grandir…. à nous dépasser… à donner le meilleur de nous-mêmes… à faire des trucs qu’on n’aurait jamais osé. Parfois l’un de tes regards ou même l’un de tes fameux bonbons offerts pendant tes tournages nous faisait comprendre que tu nous aimais… Juste un regard, juste un geste. Et on comprenait.

Hein, c’est ça Bertrand ? Tu l’as aimé Capitaine Conan, ton horloger, la femme qui meurt en direct, les gamins du périph… Momo, les enfants et les parents de l’école rue derrière les Haies… tes amis acteurs, réalisateurs, Torreton, Gamblin, Isabelle, Carré… tes équipes de tournage… ta fidèle monteuse… Jean Cosmos… tes enfants Niels et Tiffany, à qui tu as transmis ta passion et ta culture… tes petits enfants… Colo, les femmes que tu as accueillies dans ta vie… c’est bien ça, j’ai compris ? Tu les as aimés de toutes tes forces ?

Et comme tu n’avais pas les bras assez grands pour les serrer contre toi, pour serrer cette humanité qui te faisait vibrer, penser, te mettre en colère, tu les as mis dans tes images, dans tes films, hein c’est ça, Bertrand, filmer c’était les embrasser, les embraser, leur dire je t’aime, les emporter avec toi, loin, plus loin dans la vie ?

Tu sais quoi, Bertrand, je vais essuyer mes larmes. Parce que ça t’aurait gêné mon chagrin… Oui, je vais faire ça… Tu nous as laissé un trésor de vie, de présence, de consolation. Tu nous as laissé du courage à revendre… des heures et des heures d’histoires qui redressent, donnent envie de crier, de se battre…

Alors, je vais revoir tes films, un à un. Tranquillement. Tu es tellement dedans. J’ai besoin de prendre des forces. Tu le sais l’époque n’est pas facile. Et je vais continuer cette conversation avec toi. Je vais continuer de parler, de penser avec toi. C’est une petite éternité le cinéma, n’est-ce pas ? Non. C’est une conversation qui continue même quand on ferme les yeux. Et ma reconnaissance envers toi est plus grande que mon chagrin.

Dominique Sampiero

Hommage de Sophie Loubière

"Adieu, l'ami.

Inoubliable camarade de radio et de la SACD. J'étais toujours jeune et éblouissante dans ton regard comme bien des femmes et des hommes à qui tu donnais tant, par ta présence, ta combativité, ton humour, ton immense talent. Nous gardons tout de toi. Tes films, tes coups de gueules, tes éclats de rire, tes conseils pour être moins con, et ton regard qui partait ailleurs, là où se rêvaient l'aventure, les projets à venir, les rencontres for-mi-dables.

De te voir depuis des années combattre la maladie, "cette enquiquineuse", je te croyais immortel.

Putain de final cut !

Adieu, Bertrand.

Mon géant."

Sophie Loubière