Spectacle vivant 19 déc 2018

Crédit d'impôt : les comédies musicales et l'humour méritent une politique sérieuse !

À l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2019, l’Assemblée nationale a définitivement exclu les spectacles d’humour et les comédies musicales du bénéfice du crédit d’impôt spectacles vivants musicaux ou de variétés.

Pour les auteurs de la SACD, c’est une décision grave, inconséquente et incohérente.

Ce vote, intervenu à l’initiative du rapporteur général, Joël Giraud et avec le plein soutien du Gouvernement, est un très mauvais signal donné au spectacle vivant qui repose trop souvent sur des économies précaires tout en créant de l’attractivité sur les territoires et en faisant vivre un lien social si distendu dans notre pays.

L’exclusion de l’humour et des comédies musicales du crédit d’impôt musique et variétés intervient sans concertation, sans étude d’impact sérieuse et sans aucun argument de fond. Elle va placer un certain nombre de spectacles qui l’avait déjà intégré dans leurs perspectives de financement, dans des situations difficiles et aura un impact négatif sur l’emploi.

Elle aboutit aussi à instaurer une discrimination et une politique fiscale à deux vitesses au sein du spectacle vivant entre des genres (concerts, comédies musicales, spectacles lyriques et humour) qui étaient traités de façon équivalente jusqu’alors et qui relèvent tous du Centre national de la chanson et des variétés et demain peut-être d’un Centre national de la musique.

Alors que ce crédit d’impôt vise à favoriser l’émergence, il est aussi déplorable que celle des humoristes, dont les talents notamment issus de la diversité sont nombreux, ne semble pas aussi prioritaire pour les pouvoirs publics.

Face à ce sombre bilan pour le spectacle vivant, la SACD tient à remercier les parlementaires qui se sont mobilisés en faveur d’un traitement équitable pour les spectacles d’humour et les comédies musicales et en particulier, à l’Assemblée nationale, Frédérique Dumas et Pierre-Yves Bournazel, et au Sénat, Catherine Morin-Desailly, Sylvie Robert et l’ensemble des membres de la Commission de la Culture.

Redéfinir la fiscalité du spectacle vivant peut être un chantier politique à engager. En revanche, il ne peut l’être sans préparation ni réflexion approfondie, au détour d’un projet de loi de finances et pour nourrir de micro-économies comptables.

Notre pays a autant besoin du spectacle vivant, dont l’humour et les comédies musicales font pleinement partie, que le spectacle vivant a besoin d’une nouvelle politique de soutien, plus juste et plus ancrée dans le soutien à la création contemporaine et dans la diffusion des spectacles.